Quels réglages devez-vous choisir? Cela dépend surtout de votre intention au moment de la prise de vue. Voulez-vous figer le mouvement de l’oiseau ou suggérer ce mouvement? Souhaitez-vous que seul votre sujet soit net ou son environnement aussi? Pour commencer, voici les 3 principaux réglages de l’appareil, qu’on appelle le triangle d’exposition.
Bruant des marais, © Jean-Marc Cossette; Bernache du Canada, © Jacques Beauregard
L’ouverture sert à déterminer la tranche de netteté d’un cliché. Si vous souhaitez photographier un paysage où tous les plans sont nets, choisissez une petite ouverture (comme f/16). En revanche, une grande ouverture (par exemple f/5), créée un beau flou d’arrière-plan avec un téléobjectif. Plus l’ouverture est grande, plus la tranche de netteté est mince. Vous devez donc effectuer la mise au point sur l’oeil de l’oiseau. Cela dit, vous devez tenir compte de la distance entre l’objectif et le sujet. Si ce dernier s’approche de l’objectif, la tranche de netteté sera plus mince : vous pourrez compenser si vous le souhaitez.
Sur la photo du haut, le Bruant des marais a été photographié avec une ouverture de f/5.6. L’arrière-plan est donc flou, ce qui met en valeur le sujet. La photo du bas, quant à elle, a été prise avec une ouverture de f/11, l’arrière-plan est donc bien visible et il est possible d’apprécier l’environnement des bernaches.
Pour photographier un oiseau en mouvement, vous devez choisir une vitesse élevée, qui représentera une fraction de seconde (1/1600 ou 1/2000). Elle vous permettra de figer les ailes de l’oiseau. Pour une photo plus artistique, vous pouvez utiliser une vitesse lente (par exemple 1/30 s) afin de créer volontairement un flou.
Le Colibri à gorge rubis bat des ailes environ 53 fois par seconde. Pour obtenir une image nette des ailes du colibri en vol, le photographe a dû choisir une vitesse d’obturation élevée de 1/4000 seconde. Le Bihoreau gris a été photographié avec une vitesse d’obturation lente, soit de 1/3 seconde. Ce choix confère à la photo un contraste intéressant puisque les vagues, qui sont en mouvement, sont adoucies tandis que l’oiseau et l’arrière-plan sont bien nets.
Colibri à gorge rubis, © Daniel Archontakis; Bihoreau gris, © Louise Auclair
Plusieurs photographes hésitent à monter les ISO, de peur que du bruit numérique apparaisse dans la photo. Or, il vaut mieux que celle-ci soit correctement exposée à la prise de vue : une photo sous-exposée est dure à rattraper en post-traitement. En effet, le bruit devient très apparent, ce qu’on cherchait justement à éviter. Ainsi, vous avez intérêt à choisir la sensibilité ISO en dernier : commencez par sélectionner la vitesse et l’ouverture.
La photo du haut a été prise à 100 ISO tandis que celle du bas a été prise à ISO 65 535. Sur cette dernière, il est possible d’observer une certaine dégradation de l’image, le bruit, causé par une sensibilité ISO élevée.
D’autres réglages sont importants à connaître, outre ceux du triangle d’exposition. Ils sont donc présentés dans la présente section.
Il y a plusieurs modes dans le menu de l’appareil-photo. Pour la photo d’oiseaux, vous pouvez choisir entre un mode semi-automatique (priorité à l’ouverture ou à la vitesse) et le mode manuel.
En mode semi-auto, vous choisissez l’ouverture ou la vitesse, et l’appareil s’occupe du reste. Le mode priorité à la vitesse est excellent pour photographier des oiseaux en vol, car vous choisissez la vitesse qui sera utilisée par l’appareil. Celui-ci choisira la meilleure ouverture pour obtenir une photo bien exposée. Le mode priorité à l’ouverture, lui, gère l’ouverture du diaphragme et vous permet ainsi de contrôler la profondeur de champ. L’appareil choisira alors la bonne vitesse pour obtenir la meilleure exposition.
Le mode manuel, quant à lui, vous offre le contrôle total des réglages. Vous pouvez vous référer à l’histogramme pour ajuster l’exposition de vos photos. Il faut beaucoup d’essais et d’erreurs pour arriver à maîtriser ce mode, mais vous serez fiers de votre réussite!
Le mode AI-Servo (c’est l’appellation de Canon, on retrouve un équivalent chez d’autres marques) aide à photographier les oiseaux en mouvement. En effet, la mise au point reste sur l’oiseau malgré le fait qu’il se déplace. C’est le mode idéal pour photographier un oiseau en vol.
Le mode One-Shot, comme son nom l’indique, permet de prendre une seule photo à la fois.
Le mode AI-Focus permet de basculer entre le mode One-Shot et AI-Servo lorsque le sujet commence à bouger, mais cette transition n’est pas infaillible. Ainsi, il est préférable de choisir entre le mode AI-Servo et le mode One-Shot.
Le fichier JPEG est une image développée directement dans l’appareil-photo (qui contient une sorte de chambre noire) après la prise de vue. Vous n’avez pas de décision à prendre dans le processus, car l’appareil s’occupe de tout. Par contre, vous avez peu de latitude pour faire des retouches à l’ordinateur. Par exemple, il est impossible de rattraper un cliché très surexposé, puisque les détails dans les blancs n’existent pas. De plus, les modifications que vous faites détruisent les pixels.
Le fichier RAW est une photo brute qui laisse davantage de place à la créativité. Il est plus volumineux que le JPEG, car il contient plus d’informations (hautes et basses lumières). Vous devez l’importer dans un logiciel de traitement comme Photoshop ou Lightroom. Vous pouvez ajuster la balance des blancs, l’exposition et la saturation sans détruire les pixels. Après avoir développé votre fichier RAW, enregistrez une copie JPEG, prête à être publiée ou imprimée.
La mesure spot sert à évaluer la lumière dans une zone précise de la photo. Elle favorise une bonne exposition du sujet (elle est particulièrement utile dans le cas d’un oiseau à contre-jour ou d’un oiseau blanc sur un fond noir). La mesure évaluative, quant à elle, fait une moyenne de l’éclairage de la photo. Pour finir, la mesure pondérée centrale se concentre sur le milieu de l’image tout en tenant compte du reste. La plupart du temps, la mesure évaluative sera celle utilisée le plus régulièrement.
Vous pouvez sélectionner la balance des blancs automatique et la corriger au besoin en post-traitement. Normalement, l’appareil choisit la bonne température de couleur.
Merci à Valérie Thériault-Deschênes pour sa contribution à cet article.