QuébecOiseaux travaille activement à la protection des oiseaux champêtres, en collaboration avec les producteurs agricoles et autres intervenants en milieu rural pour permettre une meilleure cohabitation entre les pratiques agricoles et les oiseaux dépendant de ces milieux. 

Dans les dernières décennies, le développement immobilier sur des terres agricoles, ainsi que l’intensification des cultures sur les parcelles restantes ont engendré des changements importants dans les populations d’oiseaux champêtres. Il n’est donc pas étonnant de constater que ces oiseaux montrent les déclins les plus importants de tous les groupes d’oiseaux. 

Protection des oiseaux en milieu champêtre
Crécerelle d'Amérique, © USFWS

Qu’est-ce qu’un oiseau champêtre?

Les oiseaux champêtres sont des espèces qui utilisent presque exclusivement le milieu agricole comme habitat de nidification.  

Sturnelle des prés
Sturnelle des prés, © Thomas Blanchon
Sturnelle des prés

La Sturnelle des prés (Sturnella magna) est une espèce menacée et donc protégée par la Loi sur les espèces en péril. Au Québec, on l’observe surtout dans les basses-terres du Saint-Laurent. Elle  utilise les prairies, les pâturages, les fourrages et les friches comme habitat de nidification et comme plusieurs oiseaux champêtres, construit son nid au sol. 

La Sturnelle des prés est particulièrement vulnérable à la conversion des fermes laitières en grandes cultures céréalières, à l’étalement urbain sur les terres agricoles et à la régénération en forêt des prairies et pâturages abandonnés. Les risques de mortalité et de prédation des nids sont importants avec le fauchage du foin, le passage de la machinerie et le piétinement. L’usage des pesticides peut mener à l’intoxication de l’oiseau et, indirectement, réduit la végétation et le nombre d'insectes dont la Sturnelle des prés dépend. 

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Goglu des prés
Goglu des prés, © Pauline Rodrigue
Goglu des prés

Le Goglu des prés (Dolichonyx oryzivorus) est une espèce menacée qui niche principalement dans les prairies d’herbes hautes, les fourrages et les friches herbacées. Il fait son nid dans une dépression du sol caché sous la végétation et s’alimente d’insectes mais aussi de graines qu’il trouve au sol. 

La population de Goglu des prés a chuté de 93% entre 1970 et 2015 dans la plaine du Saint-Laurent. Le Goglu des prés est menacé par la perte, la fragmentation et la modification de son habitat ainsi que par certaines pratiques agricoles, dont la fauche hâtive du foin et l’utilisation de pesticides. 

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Hirondelle rustique
Hirondelle rustique, © Simon-Pierre Barrette
Hirondelle rustique

L’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) est une espèce menacée qui niche habituellement sur des bâtiments ou structures artificielles comme les granges et les garages, ou sous les ponts et ponceaux. Elle vit en petites colonies ou couple isolé et se nourrit d’insectes en vol dans les champs de graminées, les terres agricoles, les prés et à proximité des cours d’eau. 

Comme tous les insectivores aériens, la population d’Hirondelle rustique a chuté drastiquement au Québec notamment à cause de la diminution des populations d’insectes (utilisation de pesticides, drainage des terres, dégradation des milieux humides). L’Hirondelle rustique souffre aussi du remplacement des bâtiments de bois par des bâtiments en aluminium ou PVC auxquels elle ne peut fixer son nid. 

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Maubèche des champs
Maubèche des champs, © Suzanne Labbé
Maubèche des champs

La Maubèche des champs  (Bartramia longicauda) est une espèce en déclin qui utilise principalement les prairies naturelles et semées comme site de nidification et d’alimentation. Son alimentation est constituée en grande partie de sauterelles, de criquets et d’autres insectes. 

La transformation des prairies en culture et le fauchage de plus en plus hâtif et fréquent du foin sont les principales menaces pour les maubèches nicheuses. Le pâturage intensif, l’utilisation des pesticides et le drainage des tourbières menacent aussi la Maubèche. 

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Hibou des marais
Hibou des marais, © Christopher Leroux
Hibou des marais

Le Hibou des marais (Asio flammeus) est une espèce désignée préoccupante au Canada et espèce susceptible d’être désignée comme menacée ou vulnérable au Québec. Ce strigidé utilise les milieux ouverts tels les friches, les prairies et les milieux humides, dont les hauts marais, pour y construire son nid à même le sol.

L’une des principales menaces pesant sur le Hibou des marais est la perte d’habitats de nidification et d’hivernage à la suite de l’assèchement des milieux humides, à l’intensification de l’agriculture, au développement urbain et à la présence de plantes envahissantes. Cette espèce nichant au sol, elle est également vulnérable au fauchage du foin et au piétinement par le bétail dans les pâturages.

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Protéger les oiseaux en milieu agricole

Les oiseaux champêtres sont menacés par la perte et la modification de leur habitat et l’utilisation de pesticides qui affectent le couvert et les sources de nourriture. Les pratiques agricoles modernes contribuent, elles aussi, à accentuer les déclins observés dans les populations d’oiseaux des milieux agricoles. Les oiseaux champêtres sont pourtant de très bons alliés naturels pour l’agriculture. La majorité sont insectivores pendant leur période de nidification et jouent ainsi un rôle dans la lutte biologique contre les insectes ravageurs. Certaines espèces d’oiseaux peuvent aussi aider à la pollinisation des plantes. 

Plusieurs mesures peu coûteuses permettent d’assurer une meilleure cohabitation entre les pratiques agricoles et les différents habitats utilisés par les oiseaux dans ces milieux. Voici quelques exemples de mesures afin de participer à la protection des oiseaux champêtres :

  • Favoriser et conserver les prairies naturelles ou semées, y compris les champs de foin et les pâturages.
  • Diminuer la vitesse de fauche à environ 10 km/h.
  • Reporter la fauche après le 15 juillet sur quelques hectares pour les prairies.
  • Faire la fauche de l'intérieur vers l'extérieur du champ, pour permettre aux oiseaux de fuir vers les champs voisins au lieu d'être coincés au centre jusqu'au dernier coup de fauche.
  • Effectuer une rotation pour que les prairies remises en cultures juxtaposent une nouvelle ou une ancienne prairie.
  • Ne pas faucher pendant la nuit, période où les oiseaux ont plus de difficulté à se déplacer et à s'enfuir.

En 2019, QuébecOiseaux a conçu le Guide d’aménagement et pratiques favorisant la protection des oiseaux champêtres à l’intention de ces intervenants. Le guide identifie, selon le type de production agricole, les différentes problématiques que subissent les oiseaux champêtres et propose des solutions d’aménagement ou modification de pratiques afin de permettre une meilleure cohabitation.  

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